| | Invité Invité | Elle a la grâce des femmes en disgrâce.
Hautaine dans son allure, certaine qu'on entrevoit sur le grain de sa peau l'infamie qui suinte par tout les pores. Petra est de ces femmes qui portent leurs failles en étendard. Et c'est parce qu'elle les connaît si bien et les sait si nombreuses qu'elle s'acharne à se faire solide sur les talons hauts, sinon impénétrable au moins hermétique.
mais pas ce soir
ce soir, sa peine est lourde, ses rêves étouffées dans les oreillers usés, récoltant les souffles et tuant le sien. Petra fatigue, son corps a eu mille vie, est devenue mille fois amant d'un autre et son esprit semble s'effriter chaque fois que l'idée lui effleure l'esprit et qu'elle détourne son regard d'elle. Ça non plus ce ne sera pas pour ce soir, dotée d'une force insoupçonnable elle trouve le courage - entre désespoir et rage de vivre – de trouver la porte d'edna à l'orée du jour. à l'orée d'une vie qu'elle espérerait nouvelle. son regard sombre se heurte à la clarté du sien, brisant sa respiration dans un élan de lâcheté. Elle voudrait – une seconde – se dégonfler. Elle se souvient encore, se souvient trop bien, d'edna qui l'a sauvé des eaux troubles à une époque douloureuse, elle se rappelle qu'elle était un halo lumineux ce jour-là, avant que la nuit ne s'abatte à nouveau comme une chape de plomb. Une pointe de gêne dans sa cage thoracique quand elle imagine dénigrer tout ce qui lui a été offert. Pomme pourri qui gangrène désormais toutes ses tripes. « on peut parler ? » dans la fébrilité elle en oublie la politesse de base. Et si son menton est fièrement dressée les yeux fuient ceux d'edna, conscient du blasphème qu'ils pourraient révéler. « c'est important. » parce qu'elle est la première qui doit savoir, celle auprès de qui petra cherche soutien et absolution. l'accord tacite, pour une raison évidente qu'elle persiste à laisser s'échapper, c'est son visage qui porte en premier les relents de nostalgie quand elle songe à une vie future.
loin d'elles.
|   | | Invité Invité | Edna faisait les cents pas. Elle savait pertinemment que sa place serait mise sur la sellette par Maria dès que celle-ci aurait découvert la vérité. Ses soupçons devaient se faire grandissants concernant la fidélité d'Edna pour la famille. Mais à la place de la craindre, elle ne pouvait s'empêcher d'être furieuse. D'être prête à tout pour l'éloigner de ce fameux Hausburn avec qui elle avait sympathisé. Comme quoi, la famille comptait encore pour elle. C'est en s'allumant une clope qu'elle s'aperçut qu'elle avait du sang séché sur les doigts. la nuit dernière avait été horrifique. L'homme qu'elle avait voulu tuer de ses mains s'était trop débattu et l'avait obligée à utiliser le fameux couteau caché dans sa botte droite. Désorientée par ce qui arrivait au sein de sa famille, elle aurait pu penser que c'était son premier meurtre tant elle s'était plantée. Cigarette au bec, accompagnée de grosses cernes en dessous des yeux, Edna nettoya soigneusement, bien que tremblante, ses mains salies par le sang d'un homme bien trop bavard. Lorsqu'elle entendit la porte s'ouvrir, elle pensa tout de suite à sa famille et replaça le couteau dans sa botte, par précaution. Lorsqu'elle vit Petra débarquer, elle lâcha un mince soupir de soulagement et ne pu retenir un râle de déception. Qu'est ce qu'elle pouvait bien lui vouloir ? Aujourd'hui, c'était pas le bon jour. Vraiment pas. C'était l'un des jours où elle pouvait littéralement péter un plomb et sauter à la gorge de n'importe qui, telle une lionne affamée depuis des décennies.
Tu veux parler de quoi ? Dit-elle en écrasant méchamment sa cigarette dans le cendrier déjà bourré. Elle ne prenait pas de pincettes, et c'était fait exprès. Exprès pour que Petra sache où elle venait de mettre les pieds. Parce que dans le fond, Edna appréciait Petra, cette jeune femme aux abords très ouverte et sûre d'elle qui n'avait été que l'ombre d'elle-même dans son passé. Elle l'aimait beaucoup même. Beaucoup trop. Il ne fallait pas que ce qui suive la déçoive, sinon quoi, cela risquait de tourner au vinaigre. | | | | Invité Invité | Le visage d'edna
et la grimace de petra.
La moue sur ses lèvres se ravale rapidement pour éclore en un sourire crispé devant sa réaction mi-figue mi-raisin. Certainement pas l'accueil auquel elle s'attendait, encore moins celui propice aux révélations qu'elle comptait faire. Ce n'est pas un bon jour pour edna. Le mauvais timing est évident mais il est trop tard pour reculer lorsqu'elle s'engouffre dans l'appartement, refermant la porte derrière elle dans le bruit sourd qui symboliserait ironiquement la fermeture d'une cage. tout ce dont elle rêve, petra, c'est d'en sortir. s'enfuir tant qu'il est temps, avant que son corps ne s'use trop pour la porter, que son esprit se craquelle en un million de fragments impossible à recoller. C'est ça qui la fait rester, malgré le ton abrupt d'edna qui presse les aveux, poussant à extirper d'entre ses lèvres la bombe qu'elle s'apprête à poser avec l'assurance que c'est ce qu'elle veut vraiment. ni un caprice, ni une manipulation. Petra s'étale sans fard sur l'autel de la vérité, un besoin qu'aucun dans son entourage ne saurait accepter facilement. « de moi. et du réseau. » le regard franc se heurte à celui d'edna, elle a pas le regard clairs des jours sereins, davantage les yeux-éclairs des soirs difficiles.
Petra sait,
elle sent que ce soir, elle s'apprête à souffler sur les braises encore chaudes des tourments d'edna, de raviver un feu qu'elle ne s'attendait pas à affronter. « je te remercierais jamais assez pour m'avoir tendu la main quand j'en ai eu besoin à l'époque mais les choses ont changé. » elle inspire pour rassembler le courage qu'elle accumule des mois déjà. Les pieds ancrés dans le sol et le dos droit, elle n'a jamais été aussi sûre de son choix. « je veux m'en aller edna. »
quitter cette vie là
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