t'es dans ces draps depuis trop longtemps, mais t'y es bien, comme toujours. à moitié endormi, entièrement nu sous un drap peut-être trop fin, t'as aimé alma plus fort que d'habitude le temps de minutes intenses. alma, à tes côtés, comme la femme que t'as toujours rêvé d'avoir. mais est-ce que t'en as déjà rêvé, de ça ? elle est là, le sourire au lèvres, pendant que toi, à tes lèvres, t'y as accroché une cigarette. tu regrettes presque cette soirée si bien partie, parce que ça te fait tomber un peu plus dans ses bras doux et frêles. t'aimerais partir, mais y a ce truc que tu piges pas qui te retiens. elle est comme un aimant, ce putain d'aimant trop fort, qu'on ne peut éviter. à qui on reste collé. ta cigarette se consume à une vitesse folle, autant dire que le temps passe trop vite à ses côtés et ça te rend fou, toi. t'as l'impression d'être amoureux alors que tu veux pas. tu peux pas. alma, c'est la beauté brute, la douceur sans égal, à qui faudrait pas égratigner la peau tellement elle parait fine. mais toi, tu l'égratignes, sans scrupules. tu fais mal à son palpitant qui cogne trop fort pour toi. tu mérites pas tout ça. elle mérite mieux mais t'arrives pas à te débarrasser d'elle. parce que tu veux pas la perdre, au fond. tu tournes la tête vers elle et tu la vois pensive. t'aimes pas ça. alma, quand elle pense, c'est jamais bon pour toi. pour vous. ça termine toujours mal, avec des pleurs, des poings serrés et des mâchoires crispées. tu soupires un peu, c'est à peine audible mais elle, l'entend. t'es pas trop bien, ici, dans ce lit qui se refroidit pendant que les pieds d'alma touchent les tiens, délicatement. t'aimes ça, la sentir près de toi, plus belle que jamais, mais tu refuses d'y penser plus. ce serait de la torture. tu penses à quoi là ? maudite question qui te brûle les lèvres. tu sais déjà la réponse. elle va vouloir te changer, une fois de plus. mais tu peux pas, et elle comprend pas. c'est une histoire de sang, de famille. les gangs de detroit, c'est toute ta vie. t'as que ça, au fond. et tu refuses de te dire que tu l'as elle. l'amour, c'est frivole et ça s'envole. la famille, pas.

ce soir encore, il est venu lui rendre visite. ce soir encore, son coeur et ses désirs ont eu raison de sa lucidité. elle a craqué. et même si elle a gentiment abdiqué depuis bien longtemps, le fait d’avoir bafoué ses principes pour quelques minutes de plaisir lui laisse toujours le même goût amer. même si elle ne veut pas que ça s’arrête. même si elle atteint l’extase. elle cogite. encore à bout de souffle, alma se sent comme naufragée, ivre de la présence de son bien aimé. garrett lui fait perdre pied. elle n’aurait jamais imaginé un jour que la fille fort qu’elle a toujours été finirait à la merci d’un homme qui représente tout ce qu’elle rejette à longueur de journée. parce que, oui, elle considère être à sa merci dans le sens ou elle n’a pas juste envie d’être avec lui, elle a assurément besoin de lui - comme on a besoin de l’oxygène pour vivre. garrett est violent. garrett blesse. garrett vole. garrett tue. garrett fait parti de ceux qui s’élèvent sur le dos du malheur des autres. et alma, elle détestes ça; mais elle arrive pas à détester garrett, alors elle efface les quelques centimètres qui séparent son corps du sien pour venir effleurer sa peau. elle est ailleurs. elle a peur. elle doute beaucoup. elle ne sait pas du tout où elle en est dans sa vie. elle aimerait bien qu’un arbitrage quelconque lui montre une issue. elle l’entend soupirer. elle appréhende ce qui s’en suivra, parce que rien ne va entre eux en ce moment - sauf sous les draps. « j’ai peur. » pour lui? de lui? de ses sentiments? du fait qu’elle est en train de perdre tout le contrôle? c’est vague, mais au moins, elle opte pour la carte de la sincérité. elle ment très mal de toute manière. surtout quand elle prend les choses à coeur - surtout à lui, donc. silence pesant qui s’installe. silence qui la laisse imaginer les pires scénarios possibles. elle n’a pas envie qu’il s’énerve. elle n’a pas envie de voir ses yeux s’assombrir et ses poings se serrer. elle n’a pas envie que tout se barre en couilles ce soir, encore. « j’veux pas qu’on s’engueule. » pauvre petite poupée fragile. elle veut juste se blottir contre lui et se vider l’esprit - si seulement ça pouvait être possible.

ça t'énerve, cette emprise qu'elle a sur toi. sa façon qu'elle a, de te regarder, ces mots qu'elle sait trouver pour t'apaiser, te rendre un peu fou. coeur qui s'emballe quand tu la vois, pourtant, t'es prêt à frapper dessus pour qu'il se calme. mais ça fait rien. toujours ce satané rythme saccadé quand elle est contre toi, comme maintenant. t'as le malheur de te concentrer sur le moment, et tu sens trop bien sa peau contre la tienne, ça te foutrait presque des frissons mais tu contrôles. ta vie est entièrement dans le contrôle, depuis que t'es gamin. alors, tu sais faire. tu laisses ta cigarette s'échouer dans une bouteille presque vide, et tu craches la fumée de cette dernière bouffée d'oxygène, poison dont tu ne peux plus te passer, un peu comme alma. elle est comme cette cigarette que tu consommes et qui te consume. alma te dit avoir peur, et ça te fait peur. tu bouges un peu dans le lit, t'es mal tout d'un coup, tu voudrais t'échapper, t'en aller. ne jamais lui avoir poser cette question trop risquée. t'as pleins de questions qui montent à ta tête et t'as même pas envie de savoir les réponses parce qu'elles te feraient paniquer. t'as peur de finir ta vie comme un pauvre gars, dans un canapé avec alma, et le pire, c'est que ça pourrait te plaire. t'as peur d'échouer à cause d'alma, parce qu'elle t'aura eu avec ses beaux yeux et ses belles lèvres. ses mots te marquent, et t'as ce réflexe de passer une main sur sa joue. caresser du bout de tes doigts sa peau douce, ses lèvres que t'arracherait bien. y a pas de raison qu'on s'engueule, si ? tu lui parles comme tu parlerais à un gars que tu menaces. tu le fais pas exprès, mais ton naturel revient au galop à chaque fois. tu t'en rends même pas compte. sûrement qu'elle te reprochera quelque chose que tu ne comprendras pas. tant pis, comme d'habitude. vous arrivez pas, à vous comprendre. ça fait pas parti de votre relation, et peut-être que ça marche pour ça. peut-être que vous êtes trop fous l'un et l'autre et que c'est pour ça qu'elle reste, alma.

elle a peur. peur de le perdre. peur de lui. peur pour lui. c’est paradoxal. ça la rend dingue. et il a pas les mots pour la rassurer. comme toujours. et son silence la tue. son manque de bienveillance lui fait mal. c’est comme s’il s’en fichant. comme s’il en avait rien à foutre de savoir qu’elle était totalement effrayée. que ses vieux démons ressortaient lorsqu’il était dans les parages. elle s’est habituée, la petite, mais elle n’arrive pas à abdiquer. elle est coriace. elle est trop pure pour pouvoir simplement accepter le fait d’être avec un bandit sans foi ni loi. idéalement, elle aimerait qu’il change, qu’il lui prenne la main et qu’ils s’tirent le plus loin possible de toute cette merde dans laquelle il est plongé jusqu’au cou. mais comme l’idéal c’est assez conceptuel, elle s’contente d’oser espérer qu’il pourrait peut-être un peu se calmer. pas pour ses beaux yeux, mais parce qu’elle a peur pour son âme. elle aime son prochain, alma. et lui elle l’aime un plus que ça. elle estime le connaître assez pour savoir que son cas n’est pas désespéré. il peut encore se repentir. elle le regarde se débarrasser du mégot de sa clope sans trop oser parler. il est nerveux tout d’un coup.  ou irrité. surement par ce qu’elle a dit. elle sent ce genre de chose. elle se mord l’intérieur de la joue, comme pour se punir de ne pas avoir assez réfléchit avant de parler. sa caresse l’apaise un petit peu, mais elle est encore un peu anxieuse. c’est surtout le ton de sa voix qui la laisse perplexe. « t’énerve pas. j’disais ça comme ça. parce qu’on s’est un peu encanaillé la dernière fois. » elle laisse sa tête retomber contre son torse. sa main qui va chercher la sienne, comme pour l’amadouer. elle tourne autour du pot, comme une gamine qui a peur de se lancer. il la terrifie, c’est un fait. elle n’arrive pas à lui déballer ce qu’elle a sur le cœur. elle craint de le voir se transformer en bourreau - comme son père - même si rien ne peut vraiment justifier cette angoisse, parce qu’en soit il n’a jamais été foncièrement violent avec elle.

t'as cet agacement qui monte en toi. ce truc toujours présent chez toi, comme une boule dans ton ventre, qui monte encore et encore. elle veut te changer et ça te fout la rage. elle savait bien, même avant de te connaître, qui t'étais, alors pourquoi elle essaye de faire ça ? t'es un hausburn, pas n'importe qui. pas un gars random d'un petit gang d'amateurs. t'es ce gars puissant, qui gère un trafic d'armes. c'est dangereux, mais ça te fout cette adrénaline non-stop. même quand t'ouvres ton courrier t'as le sang qui parcoure trop vite ton corps parce que t'arrives à lire des menaces de mort, des trucs violent qui te font flipper mais qui te font te sentir vivant. mais elle peut pas comprendre. t'as bien essayé d'expliquer, et ça marche pas. alma, c'est une fille bien, une amoureuse de bons gens, et t'es pas ça. t'es pas ce qu'elle voudrait que tu sois. ça te rend fou. elle te rend fou. tu comprends bien, qu'elle tourne autour du pot, là, dans cette chambre où l'amour à régné un instant. t'aimerais que ce soit simple avec elle. qu'elle te suive dans ton combat contre les bartolomeo, les mcbyrne, mais elle veut pas. entente inexistante, à quoi bon s'accrocher alors ? mais vous le faites. vous restez accroché comme jamais, parce que l'un sans l'autre ne rime à rien. comme si la lune perdait ses étoiles. ok alma, qu'est-ce que tu veux ? ça te brûle de l'intérieur, te démange, de savoir ce qu'elle va te dire, cette fois. comme si tu la cherchais, comme si t'avais envie que le combat reprenne. un peu maso certainement, t'as envie de l'entendre, de lui dire non pour qu'une fois de plus, elle désespère de te voir un jour devenir l'homme qu'elle attend. en attendant, elle creuse ta tombe, alma. parce qu'en étant avec elle, t'es pas avec mark en train de préparer tes plans. t'es là, à caresser sa peau trop douce, qui t'empêche de penser à ton travail. alors tu te rapproches de la mort pendant que tes ennemis planifient ton exécution. j'suis pas celui qu'il te faut, tu sais. t'as les mots durs, mais c'est pour son bien, au fond. t'es le gars dont aucune fille ne veut vraiment. elles te veulent pour ton charisme, pour ton argent, mais pas pour l'amour que tu peux leur donner. alma, tu sais pas pourquoi elle est là. tu comprends pas qu'elle soit collé contre toi alors que t'as rien d'autre à lui offrir que de la rancœur.

froideur de ses mots qui contraste totalement avec la chaleur de ses bras. elle est perdue alma. cette dualisme dans la personnalité de garrett tend à la rendre complètement dingue. beaucoup trop sur la défensive pour qu'elle puisse engager une quelconque conversation avec lui, alma fuit. « rien de spécial. j'ai sommeil. » elle lui tourne le dos sans pour autant rompre le contact de leur corps. elle ferme les yeux, en vain. elle sait qu'elle ne réussira pas à dormir. elle aimerait. elle aimerait tellement être une beauté absolue, libre de toute personnalité. elle serait prête à appeler bonheur ce à quoi on l’enchaînerait. mais alma, elle n’a pas peur de montrer sa contrariété. et Dieu sait à quel point c’est risqué dans cet univers de brutes. oui, ce n'est pas un gars pour elle. il le sait. elle le sait. mais ça lui brule les oreilles de l'entendre le lui dire. c'est clairement, comme si il lui disait que leur relation était vouée à l'échec. elle l'est, mais alma en a marre qu'on lui répète à longueur de journée. ses copines lui rabâchent à longueur de journée que cette relation toxique doit s'arrêter au plus vite. et y a sa mère aussi... le bouche à oreille, ce n'est pas ce qui manque dans la communauté latine. depuis que l'une de ses amies a appris qu'elle sortait avec un hausburn et qu'elle lui a tout balancé a mme suarez, elle passe son temps à faire la morale à sa fille. il va de soit qu'elle n'a pas sa bénédiction. « oui, j'le sait très bien. » elle hausse un peu le ton. ça lui déchire la gorge de dire ça. parce que quelque part, elle l'admet. « mais dis moi juste une chose, pourquoi tu continues de revenir, si tu l'sais? pour me faire du mal? à moi aussi... sachant que jamais de la vie je pourrais te repousser. » elle se redresse un peu sur le lit en tirant légèrement le drap sur sa poitrine. elle est sans doute allée trop loin, elle se pince la lèvre inférieure. on ne lui a jamais appris à se taire. c'est son sang chaud qui prend le dessus. encore. mais elle ne fait qu'extérioriser son mal être. parce que, s'il ne coupe pas les ponts de lui même, l'idée de s'éloigner de lui ne lui effleurerait même pas l'esprit - c'est dire à quel point elle l'a dans la peau.

elle se tourne, comme pour indiquer sa frustration. pourtant, elle reste contre toi. y a cette indécision, tous ces trucs qui font qu'elle reste alors qu'elle déteste ta vie. elle ment d'abord, en te disant qu'elle n'a pas sommeil. tu sais, toi, qu'elle pense pas à rien de spécial, parce que tu sais aussi qu'elle est pas comme ça. toujours un truc en tête, ça tourne à trois mille, comme toi, d'ailleurs. tu penses à mark qui te dit de la laisser tomber, qu'elle vaut pas le coup si elle comprend pas. mais tu te mets à la place d'alma le temps de quelques secondes, et t'arrives presque à la comprendre. t'es le gars charismatique, le plus de la ville à ce qu'on dit, alors elles tombent comme des mouches mais prennent la fuite parce que t'es trop violent, trop dans ta famille. pas alma. alma elle reste jusqu'à avoir mal, jusqu'à ce que son coeur tombe en miettes. elle a pas peur et tu la respectes pour ça. de dos, t'arrives pas à voir ses yeux noirs, mais t'as envie d'y plonger dedans. t'es pas amoureux, non, pas vrai ? toi, t'es juste attaché, rien qu'un peu. y a pas d'amour qui tienne, et quand on te demande, tu dis que c'est une fille. rien qu'une fille qui fait pourtant chavirer ton coeur de plus en plus. encore aujourd'hui tu tombes un peu plus en amour devant son visage de poupée. t'as pas le temps de lui répondre qu'elle te pose trop de questions qui te piègent. elle se redresse, toi, tu préfères rester couché, ton bras derrière ta tête, et tu lâches encore un soupire. elle t'a piégé. tu sais pas quoi répondre. t'as envie d'entrer dans son jeu, de partir pour lui prouver que t'es plus fort, mais t'en as pas réellement envie. j'aime bien passer du temps avec toi, rien de plus. rien de plus, ouais. mots glaçants, qui brisent et coupent. cette fois tu te redresses à ton tour, dévoile ton torse à une alma trop triste pour s'en apercevoir. pourquoi tu restes ? t'as pas l'intention de la blesser avec cette question. tu veux juste comprendre, savoir. explique moi, alma. j'comprends pas.

rien de plus. rien de plus. langue bien aiguisée. réponse blessante. comme si elle avait besoin de ça, alma. elle se sent humiliée alma. là, nue, aux côté de garrett qui lui explique clairement qu'il la fréquente uniquement parce qu'il apprécie sa compagnie. « ¡ que te jodan, perro ! » ça ne passe pas. clairement pas. et quand elle s'énerve, alma, c'est dans sa langue maternelle qu'elle extériorise. « dis moi qu't'as juste envie d'me baiser aussi, non? » elle se sent bouillir de l'intérieur. le ton monte. son rythme cardiaque accélère. elle à l'impression de suffoquer. et c'est ça le problème de garrett, il peut faire ressortir le meilleur de ce qu'il y a en alma, comme il peut faire ressortir le pire. il malmène son petit coeur déjà brisé. il continue sur sa lancée. elle le trouve sadique. « tu vois pas? tu vois rien? » sa voix est faible. brisée. comme son palpitant dont le rythme ne veut toujours pas se stabiliser. y a un truc qui tourne pas rond chez elle. elle l'aime. c'est la seule raison pour laquelle elle reste. elle est complètement folle de lui. toute personne censée aurait pris ses jambes à son cou depuis bien longtemps, mais elle reste, alma. elle essaye de voir ce qu'il y a à travers l'image que ce garçon essaye de se donner. elle l'idéalise, même s'il fait tout pour lui ouvrir les yeux. et putain, elle se sent stupide. vulnérable.

tu l'énerves, alma. et elle a ce regard dur et ces mots que tu comprends même pas. tu sais juste qu'elle est énervée et triste, parce que quand elle parle dans sa langue natale, c'est jamais bon. t'es un peu mal d'avoir dit ça. parce qu'au fond, c'est pas vrai. t'aimes pas seulement passer du temps avec elle. t'aimes la regarder des heures sans rien faire, t'aimes la faire sourire et rire. t'aimes ses cheveux ébène et son regard de feu. t'as trop besoin d'elle dans ta vie mais tu la fermes, parce que c'est pas toi. t'as jamais ressenti ça et ça te fait flipper. alors tu te tais. tu lui dis pas ce que tu ressens vraiment. comme une honte, t'oses pas, t'en es presque timide. mais cette timidité se change en mensonges. c'est peut-être le bon moment pour tout lui dire. cracher le morceau. changer ce venin en douceur, pour une fois. tu sais pas, t'es perdu quand t'es avec elle. alma, elle a ce don pour te foutre à l'envers et tu sais plus comment t'en sortir. t'as mark qui te rappelle à l'ordre, mais tu peux rien y faire. alma elle a ce charme dingue, qui te rend accro et toi t'es comme ensorcelé. tu l'écoutes parler, voix tremblante, énervée. tu te maudis, mais tu vas le faire. tu vas le dire. t'as peur de la perdre et t'as peur de dérailler alors tu te lances. c'est pas vrai, alma. elle a pas l'air de comprendre, t'as un pauvre sourire qui s'étire sur tes lèvres. c'est pas toi. t'as jamais été comme ça, épris d'une fille à ce point. d'habitude les filles, tu les prends et les jettes. t'es pas ce gars attentionné qu'elles voudraient que tu sois. mais avec alma, tout change, tout déraille et tu dérapes. j'te mens. j'fais que te mentir. elle va sûrement penser que t'es le plus grand des salauds, mais c'est tout le contraire. t'es un salaud dans les affaires, pas avec elle. c'est que du mensonge, pour pas qu'elle souffre plus tard, mais tu peux plus. toi aussi tu vois pas. tu vois pas qu'en fait, j'suis dingue de toi. tu vois rien, parce que j'te le cache. tu comprends alma, j'ai pas envie d'crever et qu'tu pleures. j'te protège comme je peux. mais putain, j'suis dingue de toi, moi. t'as les yeux plantés dans les siens, t'es pas bien, à te mettre à nu devant elle. t'as pas envie de passer pour un pauvre gars mielleux, mais t'es un peu obligé de te livrer, parce que t'en as marre. marre de faire semblant de la détester pendant que tu l'aimes comme un fou.

elle croyait être une femme indépendante, alma. l'genre de nana qui n'a besoin de personne pour avancer. mais garrett se révélait être une intoxicante complication. une dangereuse tentation. une tentation l'amenant à se laissait aller. elle se sent souillée. elle culpabilise presque de s'être complètement ouverte a garrett. ses répliques qu'elle juge trop insultantes. elle s'énerve. elle crie. elle extériorise. elle a l'impression qu'il joue avec elle. avec son humeur. il la mène à la baguette et ça semble l'amuser. elle serait même prête à chialer de rage. elle tremble, elle voit flou. elle est désespérée, puis y a la voix du beau brun qui vient la calmer. il a mentit. elle en était sure. elle se calme un peu. pas totalement. parce qu'elle doute quand même. elle est paumée. elle ne sait pas quoi croire. parce qu'il change tout le temps de discours. là, en l'occurence, il lui dit ce qu'elle veut entendre. il est fou d'elle, tout comme elle est folle de lui. et c'est dans ses bras qu'elle veut connaître l'amour, son évidence, sa beauté, sa chaleur. elle veut la vivre cette putain d'histoire. « je t'aime. » elle souffle. murmure quasi inaudible. elle se détend. puis, il lui explique les tenants et les aboutissant de sa presque schizophrénie. il met des mots sur ce qu'il lui fait subir depuis des mois. elle serre ses poings. « arrêtes. » elle ne veut pas entendre ces mots sortir de sa bouche. elle ne veut pas qu'il suppose sa mort hypothétique. elle refuse. « tu m'laisseras pas toute seule. et j'pleurerais pas. » parce que si garrett meurt, elle aura plus de raison de vivre. ce sera comme si on lui coupait son oxygène à alma et elle a même pas envie d'y penser. elle passe sa petite main derrière sa nuque et le chevauche de manière à se retrouver sur lui. leurs visages ne sont qu'à quelques millimètres l'un de l'autre. elle peut distinctement sentir son souffle s'écraser contre sa peau. « j'ai pas envie de te perdre. ni maintenant, ni plus tard. peu importe la raison... » et elle plongea son regard de geai dans les yeux du jeune homme. parce qu'elle lui parle aussi avec les yeux. parce qu'elle veut qu'il sache à quel point elle pense ce qu'elle dit. à quel point elle n'est rien sans lui.