assise là depuis quelques minutes, aucun regard ne se pose sur elle, pour une fois elle aime ne pas être celle que l'on observe. silence, le regard se baladant sur les ruelles, le monde passe marche et s'amuse ne se fiant guère à la pauvre demoiselle le regard nu. elle ne dit mot, les passants l'occupe et pour une fois elle ne cherche en aucun cas à en apprendre plus. simple, le soleil caressant son visage la brise volage, une journée agréable. voilà de quoi peut être fait la vie, de petit moment de délice que l'on apprécie que trop peu quand on détient une vie pleine d'enjeu. voilà, simple, enfin, un moment sans mensonge sans regard trompeur juste le soleil et la brise dansant ensemble pour un pur instant de délice. cela serait bien trop beau, que rien ne guette la jeune femme, bien trop heureux que pour une fois, quelques minutes, elle ne soit plus celle qu'elle est. mensonge, le destin la guette et reste juste en retraie, attendant que la scène ne prenne en volupter. elle l'attend, une amie, une ennemie, impossible de lui donner un nom quand on connait le degré de dangerosité qu'elle pourrait avoir pour la poupée. pourtant, douceur de l'enfance, rire échangé, sourire imparfait sur leur bouche aux dents trouées. enfance parfaite, secret entre elles, amitiés depuis envolé pour des affaires de grand détestés. elles tentent pourtant de survivre de garder en souvenir les volutes souvenirs de leur moment insouciant. ce n'est guère facile quand on y pense car les années passent et les souvenirs malheureusement s'effacent. en secret, alors elles se retrouvent loin des regards de leur père qui pourraient ne pas apprécier leur relation éphémères. elle l'attend, espérant un instant que cette journée serait encore belle, que leurs rires éclateraient dans l'univers et qu'elles seraient à nouveau de pauvre gamines sans cervelle. foutaise, jamais elles ne redeviendront innocentes, gamineries, perdue dans l'immensité des obligations brûlantes. voilà à quoi elles en sont rendues, devoir faire le sale boulot et perdre le peu d'insouciance encore existant. elle soupire un instant comme pour se semer au vent, alors que les pas se rapprochent son regard se portant sur celle qui jadis aurait pu rendre sa vie bien plus facile. elle se lève alors déposant un baiser sur la joue de la jeune femme; un sourire balayant ses lèvres avant qu'elle ne reprenne place. douceur de l'instant présent. « cela faisait bien trop longtemps » dit elle dans un soupire presque rassurant. des mois qu'elles n'avaient pas réussie à se retrouver seule l'une avec l'autre des mois qu'elles n'avaient plus communiquées pour cause d'obligation malfamés. des mois, ressemblant à des années quand une douce amitié est en train de cramer.